寬容者
寬容者

譯者

维乐布拉马 相遇 法汉对照


Une rencontre


Villebramar


«je l’ai prise entre mes bras blancs

elle a pleuré comme un enfant»

d’après Pierre Mac Orlan


Un soir d’hiver, il était un oiseau.

La nuit tombée, et ma fenêtre, ouverte.


Il entra.


Dans la chambre, il faisait bon et doux, et la lampe éclairait, comme il convient

qu’éclaire une lampe, quand vient la nuit, et qu’il fait froid dehors.


Il faisait nuit, il faisait froid.

Dehors.


L’oiseau parlait oiseau et moi humain; point n’est besoin de se comprendre pour parler,

ni de parler pour se comprendre. Au fil des jours, s’apprivoisant.

Le plus souvent lors d’une promenade, chacun heureux d’une présence.

Chacun pensant à l’autre, moi dans ma tête humaine, lui dans la sienne.


Un jour, l’oiseau me parla de sa vie; moi de la mienne.

Je sus qu’il avait des enfants, et un mari.

Alors l’appelai « Elle ». Et elle « Lui ».

Ainsi sommes-nous devenus. « Elle » et « Lui ».


Nous retrouvant à heure fixe.

Tous les jours.

Puis nous quittant à heure fixe; cela facilite grandement les échanges.

Je n’ai pas eu à apprendre l’heure en langue oiseau, ni Elle, en humain.


Ainsi tissant nos relations; comme en un nid; sans doute

aime-t-elle un compagnon humain, moi une oiseau. Le plus souvent, nous suffit le silence.


Au fil des ans, ma relation est devenue profonde et douce en sa présence, profonde et douloureuse,

elle partie. N’ayant ni l’un ni l’autre appris: elle, le langage des hommes, moi le sien.

De ce fait, ne sachant pas vraiment si elle ressent de même. Cependant, je la vois sourire.


Pour Elle, qui se contente de m’accompagner sur les sentiers, cela suffit.

Je crois.


Nous apprenons. Un peu de mon passé pour Elle, un peu du sien, pour moi.

J’ignore quelles conclusions elle en tire, ni même s’il y a lieu d’en tirer des conclusions.

Pour moi, j’en ai déduit que je l’aimais.


Cet oiseau qui entra dans ma vie, un jour.

Cet humain qui entra dans la sienne. Le même.

Et la fenêtre que je ferme, quand il fait froid dehors,

que la nuit tombe.


«As of some one gently rapping, rapping at my chamber door

only this, and nothing more.»

Edgar Allan Poe


Villebramar, 2019


“我也,搂之,以我苍白的手臂,


她也,哭泣,如一个孩提”


d’après Pierre Mac Orlan


一夜,冬天,夫也,一鸟。


夫夜,降临,我窗,敞开。


夫也,进入。


屋内也,温柔,夫鸟也,可爱,灯光也,明亮,恰当也,亮灯,当时也,夜深,室外也,寒冷。


黑暗也,寒冷也。


室外也。


夫鸟也,说鸟语,我也,说人话;只为说话,不必理解。


说话也,未必理解。


日也飛走,其鸟俯首。


最常者也,散步之时,人人也幸福于相见。


人人也考虑对方,我在我的头脑里,他在他的头脑里。


一日,夫鸟也,告之我其人生;我也,告之我之人生。


我得知其也有孩子,有一丈夫。


于是也,我称之“其”。其称我“夫”。


如此也,我等变。“其”与“夫”。


我们也,相会于定时。


每一日。


我们也,分手于定时;夫此也,大利于交流。


我未以鸟语告知时间,其也,未以人言告知时间。


如此也,编织情缘;如同也,筑造鸟巢;可能也


其爱一个男人,我爱一只母鸟。常常者,我们也,满足无言。


年也经过,我之情缘也,深而甜蜜,以其出现,深而痛苦,


以其出去。彼此也,未告知彼此:其也,不用人言,我也,不用其语。


因此也,不知也,真实与否,其也,相同感觉。然而也,我见之微笑


于其也,其也,乐意伴我,小径散步,此也,足矣。


我也,以为。


我们也,学习。一点我的经历,一点它的经历,


我也不知,何等结论,其取于是,甚至不知,当有结论,取之于是。


于我也,我之推论,我热爱之。


夫鸟者入我人生,一日。


夫人者入其人生。同日。


夫窗者我所关闭,室外也,寒冷,


黑夜也,落下。


“仿佛有人轻轻敲打,敲打我卧室的门


只有敲打,没有其他。”


——埃德加 爱伦坡


Villebramar, 2019

CC BY-NC-ND 2.0 版权声明

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